La réalité de la scène québécoise en 2024
Samuel Jeanson chapeaute la Filière microbrassicole du Québec, organisme dont la mission est d’augmenter le nombre de matières premières du Québec dans les bières de microbrasserie, sans discrimination sur le pourcentage utilisé. Selon lui, «il est d’ailleurs bien plus important pour l’industrie de miser sur la qualité et sur des produits d’exception avec des ingrédients d’ici, que de viser un pourcentage quelconque».
Certes, côté marketing, «100% Québec» est plus vendeur, plus aguicheur, que «25% Québec». Samuel Jeanson remarque que «de manière générale, les microbrasseries font déjà leurs propres étiquettes avec des appellations telles que: bières 100% locales; houblons du Québec, brassée avec des ingrédients locaux ou en collaboration avec la houblonnière-micromalterie-producteur de levure X.»
De nombreuses approches existent donc pour promouvoir les partenariats avec des cultivateurs et des transformateurs d’ici et les pourcentages ne semblent pas avoir été priorisés à ce jour. Probablement parce que ce sont les efforts d’inclusion en soi qui importent et non la mathématique de la chose?
Pour quelques brasseurs, comme les fermes brassicoles que sont La Chouape, Terre à Boire ou La Ferme – Brasserie Rurale, 100% local demeure un objectif à atteindre, un modus operandi même. Pour d’autres, cela peut dresser un contexte inutilement contraignant quand vient le temps de réussir une recette et de la répéter régulièrement. La disponibilité de certains ingrédients locaux, fruits comme houblons, malts de spécialité comme levures spécifiques, n’est pas encore garantie lorsqu’on s’adonne à brasser des IPA à l’américaine, surtout, mais aussi certaines ales d’inspiration anglaises, certaines lagers d’inspiration allemande… ou tout simplement lorsqu’on veut exprimer des saveurs précises et que celles-ci n’existent pas chez nous.