Se sucrer le bec au printemps est certes une tradition québécoise, phénomène qui prend tout sens dans nos cabanes à sucre partout en province. Quantité de bières à l’érable apparaissent donc sur nos tablettes à ce moment-ci de l’année, mais savez-vous qu’un des ingrédients les plus importants de la bière, le malt d’orge, peut être source de saveurs caramélisées et ce, sans qu’aucun sirop quelconque ne soit ajouté?
En effet, les amateurs de saveurs de crème brûlée, de pouding chômeur et de toffee seront comblés par de nombreux types de bières traditionnelles résultant de la même réaction chimique (la réaction de Maillard) que celle causant la caramélisation dans ces desserts. C’est que, pour faire du malt d’orge – un des ingrédients les plus importants de la bière avec l’eau, le houblon et les levures –, il faut chauffer la céréale après l’avoir trempée et laissée germer. Dans cette période de séchage à haute température, notre orge peut développer des saveurs de pain cuit et de caramel, ou même de café ou de chocolat si on augmente l’intensité de cette étape. Les malteries du Québec et du monde entier peuvent donc créer des malts d’orge que l’on dit caramélisés.
En Écosse, la Wee Heavy – souvent appelée scotch ale au Québec – devient bien liquoreuse à la suite d’une utilisation généreuse de ces malts. On trouve souvent le même savoureux résultat dans le vin d’orge à l’anglaise ou la Doppelbock à l’allemande; deux styles proposant des longueurs caramélisées. Ceux qui préféreraient des touches de caramel plus subtiles cependant sauront que les Irlandais brassent des red ales des plus agréables, que les Tchèques sont passés maîtres en lagers rousses nommées Polotmavé et que les Britanniques ont des Premium Bitters axées sur cet aguichant accent de caramel. Le choix ne manque pas pour inspirer nos brasseurs québécois!
3 bières brassées au Québec où la saveur de la caramel satisfait profondément