À la lumière de ces données, un petit examen de conscience aurait dû s’imposer. Encore plus lorsque l’on sait que, pendant ce temps, ailleurs dans le monde, selon le Programme des Nations unies pour le développement, plus de 40 % de la population mondiale faisait face à une pénurie et 663 millions de personnes n’avaient tout simplement pas accès à des sources d’eau potable.
Abondance en eau sabotée
À cette époque, la plupart des Québécois jouissait d’un accès facile, pratiquement illimité et quasi gratuit, l’eau étant considérée alors comme un bien commun, utilisée à diverses fins (agriculture, énergie, industries, etc.). Enviable, cette situation était tout sauf problématique en soi, l’eau faisant partie des droits de l’homme.
C’est la gestion ou plutôt l’exploitation que nous, comme peuple, en faisions, tantôt causant des déversements de contaminants divers (industriels, pharmaceutiques, etc.), tantôt la gaspillant, tantôt favorisant la vente à rabais de la ressource aux joueurs industriels. Rappelons que, durant les élections provinciales de 2018, on dévoilait que les joueurs industriels avaient payé, en 2017, 3,2 millions de dollars pour utiliser l’équivalent de 250 000 piscines olympiques d’eau douce. Enfin, rajoutons à ces constats le spectre d’une éventuelle inclusion de l’eau dans les ententes de commerce international, ouvrant la porte à l’exportation en masse de l’eau, ainsi que les impacts possibles ou avérés des changements climatiques, nous sommes ainsi arrivés au sabotage de notre avenir.
2018. Bien sûr, cette vision apocalyptique se veut d’abord une invitation à prendre conscience de notre chance de voir couler cette richesse sur notre territoire, mais aussi de notre responsabilité individuelle et collective à l’égard de sa gestion. Autrement, ce pourrait être bel et bien un scénario digne d’un film de science-fiction qui nous attend dans les 50 prochaines années…