Bien sûr, quelques brasseurs québécois ont carrément mis la main à la pâte en utilisant des miches de pain cuites en remplacement des classiques malts d’orge concassés. On n’a qu’à penser à la brasserie Silo et leur Gros-Sault, une collaboration avec la boulangerie La Bête à Pain afin de revaloriser des pains invendus. Il y a aussi la Niemand Kölsch, de Tête d’Allumette (à Kamouraska) conçue avec du pain de la populaire Boulangerie Niemand, ou la Gros Mollet chez les Setos, de la Microbrasserie du Lac-St-Jean, pour laquelle des miches de seigle caramélisé ont été créées spécifiquement pour ce brassin spécial en honneur au peuple seto du sud-est de l’Estonie. Mais ce n’est pas d’hier que les saveurs de pain s’immiscent dans nos bières.
Ces malts d’orge qui évoquent le pain
Ce n’est pas par hasard que la bière est souvent surnommée «pain liquide». Après tout, que l’on soit en Allemagne ou en République Tchèque, par exemple, les lagers blondes locales possèdent des flaveurs rappelant directement les produits de la boulangerie. Même le vocabulaire brassicole s’y apparente, avec des termes comme «crisp» en anglais ou «craquante» en français, évoquant la baguette. L’ingrédient principal de ces bières germaniques ou bohêmes, le malt d’orge de type Pilsener, est une des sources les plus communes de saveurs boulangères. Parfois on dirait qu’elle est enduite de miel dû à la sucrosité des céréales, parfois elle rappelle le trempage dans une huile d’olive verte via ses notes de houblon. Dans tous les cas, l’univers du boulanger n’est jamais très loin de la pinte à la mousse alvéolée.
3 bières brassées au Québec où la saveur de pain est évidente
Outre celles mentionnées ci-haut, ces trois bières devraient vous démontrer clairement que la saveur de pain peut aisément apparaître dans la bière.