Pourquoi gaspille-t-on? Les raisons sont nombreuses: manque de temps et d’organisation, surconsommation, manque de connaissances sur la conservation des aliments (date de péremption) et de créativité en cuisine. En fait, il est tout simplement question d’habitudes, notent les experts.
Entamer son virage
Chloé Gouveïa, qui donne des ateliers de cuisine antigaspi avec l’organisme Le Semoir, révèle que la première chose qu’elle invite ses élèves à faire est de «réaliser la quantité de nourriture qu’on gaspille, et quel aliment on gaspille le plus».
Les légumes feuilles, comme les laitues, les épinards et les fines herbes, reviennent souvent comme étant les aliments les plus gaspillés, parce que leur conservation demande des efforts. Les entreposer en mettant les racines dans l’eau permet de les garder frais et croquants plus longtemps.
Il y a aussi les aliments qu’on achète pour une seule recette, mais dont, ensuite, on ne sait plus quoi faire, comme de la crème sure, une farine particulière ou une sauce spéciale. Il faut planifier une deuxième, voire une troisième utilisation à tout ce qu’on achète afin de ne rien perdre.
Ce qui aide beaucoup, c’est de bien organiser son réfrigérateur et son garde-manger: les garder propres et bien rangés, mettre ce qui est rapidement périssable devant, entreposer le vrac et les restants de la veille dans des plats transparents.
Avant d’aller à l’épicerie, il est recommandé de faire un rapide inventaire de ce qui se trouve dans les armoires, afin de constater à quel point on a déjà beaucoup de nourriture à la maison.
Idées gourmandes
«Si c’est défraîchi, mais pas moisi, il y a de l’espoir», note Éric Ménard. On peut facilement cuisiner une carotte molle, des fines herbes flétries ou des fruits «poqués», sans crainte de s’intoxiquer.
Pas le temps de cuisiner? «On les met au congélateur pour gagner un peu de temps. On pourra les cuisiner plus tard. Il ne faut pas cependant que ça devienne une poubelle à retardement», prévient-il.
Gabrielle et Chloé ajoutent que prévoir des recettes «touski» (tout ce qui reste) à son menu de la semaine permet de ne rien perdre. Parmi leurs plats préférés, elles nomment les omelettes, les pizzas, les pâtes, les sandwichs et les soupes. Tout peut y passer: des restes de viande, de fromage, de poisson, de légumes… tout!
Pour les plus avancés dans une démarche antigaspi, Éric Ménard suggère de se mettre à valoriser toutes les parties d’un aliment. Comme faire un bouillon avec ses épluchures de légumes, un pesto de fanes, une salade avec les feuilles de certains légumes, des écorces d’agrumes confites avec ses peaux d’orange et de citron.
Sa recette préférée? «J’aime faire une purée avec mes pelures de bananes pour ensuite les incorporer à mes muffins!»
Les possibilités sont infinies si on a un peu de créativité et l’envie de s’attaquer vraiment au gaspillage alimentaire.