Champignons au jardin: un monde à découvrir - Caribou

Champignons au jardin: un monde à découvrir

Publié le

05 octobre 2023

Texte de

Geneviève Daoust

Photos de

Geneviève Daoust

Je suis fascinée par les champignons. En randonnée, j’aimerais avoir des connaissances assez solides pour les identifier sans l’ombre d’un doute, les cueillir et les cuisiner. En attendant ce moment, j’ai troqué la récolte sauvage par la culture et j’y trouve une grande satisfaction.
champignons
Pleurotes jaunes dans un sceau inoculé dans ma cour.
Je suis fascinée par les champignons. En randonnée, j’aimerais avoir des connaissances assez solides pour les identifier sans l’ombre d’un doute, les cueillir et les cuisiner. En attendant ce moment, j’ai troqué la récolte sauvage par la culture et j’y trouve une grande satisfaction.
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J’ai été initiée pour la première fois à la culture de champignons par un ami dans un jardin collectif. La journée où j’y étais avec mon amie Willemine, c’était la récolte de strophaires rouge-vin un peu partout dans les platebandes, sous les framboisiers. L’odeur, la fraîcheur, la qualité. Ce moment est devenu un motivateur commun pour elle et moi.

Nous avons voulu répliquer une forme de culture à notre jardin communautaire. Collectivement, des membres ont construit deux bacs surélevés pour y inoculer respectivement du mycélium de deux variétés de champignons: des strophaires rouge-vin et des pleurotes de l’orme.

Nous avons choisi un endroit surélevé pour que tous et toutes puissent distinguer facilement l’endroit et repérer rapidement les champignons comestibles, mais si vous souhaitez tenter l’expérience, vous pourriez également choisir de les faire pousser directement au sol, à un endroit semi-ombragé, de préférence où la lumière est indirecte. Les pieds d’arbres et d’arbustes fruitiers sont de bons endroits. Il est également possible de répartir le mycélium sous de la paille ou des copeaux de bois, notamment sous des plants de légumes à larges feuilles. L’automne est d’ailleurs un bon moment pour inoculer vos espaces choisis.

Nous avons acheté du mycélium de compagnies québécoises, à la hauteur d’un sac par bac. Une fois les bacs remplis de compost, terre et copeaux de bois en lasagne, nous avons réparti le mycélium émietté sur la surface. Celui-ci a par la suite été recouvert d’une couche de copeaux de bois.

Durant la période d’incubation, il est recommandé de ne pas trop arroser.

Le mycélium a besoin de conserver son humidité. Dépendamment du type de culture choisi (dans une platebande ou dans un sceau inoculé par exemple), l’arrosage peut varier pour maintenir un bon taux. Avoir une quantité de substrat suffisante contribuera à sa rétention, ainsi qu’une exposition ombragée.

Mon amie Willemine m’a aussi fait découvrir des sceaux inoculés. Cela demande des soins continus, particulièrement en arrosage, mais a des avantages. Les champignons ne touchent pas au sol et sont impeccables et il est facile d’avoir plusieurs variétés distinctes et ainsi de maximiser l’expérience.

Une multiplication continue

Les champignons cultivés sont frais et la beauté, c’est qu’ils peuvent se multiplier grâce à leur mycélium. Bien entretenu avec les bons soins, la culture s’avère productive et rentable: vous pourrez éventuellement en prendre une partie qui s’est reproduite pour coloniser une nouvelle platebande. Sans compter la fraîcheur du produit et la possibilité d’avoir accès à des variétés qui ne se retrouvent pas facilement sur les surfaces commerciales.

Vous pourriez même faire des échanges de mycélium, un moyen gratuit de diversifier vos cultures.

Depuis deux ans, j’ai découvert la joie de manger des pleurotes de l’orme, des pleurotes jaunes et des strophaires rouge-vin. Mes repas, sauces ou omelettes sont rehaussés de saveurs. Je dois l’avouer: les regarder croître au fil des jours contribue à rendre la récolte encore plus satisfaisante.

Mon premier contact avec les champignons: les strophaires rouge-vin au jardin collectif.

Mise en garde

Lorsqu’on parle de champignons, il n’y a aucun risque à prendre puisque certaines variétés sont toxiques, voire mortelles. Cela prévaut partout, autant en forêt que dans vos espaces potagers. Par sécurité, assurez-vous toujours de bien identifier la variété et qu’elle corresponde à ce que vous avez inoculé.

À titre d’exemple, au jardin communautaire, bien que notre inoculation de mycélium ait été faite dans un bac surélevé avec des copeaux frais, des champignons nuisibles ont colonisé le bac. Nous avons dû recommencer le processus.

Pour éviter ce type de désagrément, assurez-vous de pasteuriser votre substrat, que ce soit de la paille ou des copeaux de bois. Ces derniers doivent être le plus frais possible afin qu’ils ne soient pas contaminés par d’autres variétés de mycélium ou des moisissures. Pour pasteuriser le substrat, il faut le faire tremper dans l’eau chaude pendant 30 minutes, avec de l’égoutter.

Un projet de groupe

Que ce soit en famille, entre voisins, ami(e)s ou jardinières et jardiniers, s’initier à la culture de champignons comestibles est un projet collectif intéressant. Cela permet aussi d’avoir plus de personnes disponibles pour vérifier que le mycélium conserve un bon taux d’humidité et pour récolter et partager les champignons prêts, car il n’est pas rare que plusieurs poussent en même temps.

À votre tour d’essayer graduellement l’intégration des champignons dans votre routine de jardinage! Quelle variété aurez-vous hâte de goûter? Bonne production!

Vers l’autonomie alimentaire

Les champignons génèrent curiosité, mobilisation des sens et plaisir. Si une production extérieure n’est pas pour vous, il existe aussi des trousses de culture intérieure clé en main. La culture maison de champignons contribue à l’autonomie alimentaire. Si le sujet vous intéresse, apprenez-en davantage dans le Hors-série numéro 3 du magazine Caribou.

Numéro hors-série: Vers l’autonomie alimentaire
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