Volonté de consommer davantage de produits locaux
Puis sont arrivées 2020 et la COVID-19. «Les ruptures de stock alimentaire ont eu un effet accélérant sur la volonté de consommer plus local», constate Jean-Marc Riverin, soulignant toutefois que la bonne volonté générale s’est atténuée depuis. «Avant la pandémie, des portes étaient verrouillées. Elles ont été entrouvertes et, maintenant, il faut empêcher qu’elles se referment», dit le Saguenéen d’origine.
Comme une poussée pour l’aider à surfer sur la tendance du local, Équiterre a lancé en 2020 le projet Commun’assiette, qui permet de favoriser l’alimentation durable dans les institutions grâce à l’ajout d’aliments sains, locaux et écoresponsables sur les menus. Pour Jean-Marc Riverin, la plus grande force du projet est d’encourager la concertation entre les membres à travers une communauté de pratique. «Grâce aux rencontres de Commun’assiette, j’ai réalisé l’importance d’échanger et de rompre l’isolement», affirme-t-il. Il a constaté que les garderies, les hôpitaux et les établissements d’enseignement ont les mêmes objectifs et les mêmes questionnements. En se regroupant, il est donc plus facile de trouver des solutions. «Je vois les rencontres de Commun’assiette comme un groupe de partage et d’influence qui permet d’agir sur les gros systèmes.»
La force du nombre pour propulser la filière, de la terre à l’assiette
Jean-Marc Riverin croit à la force du nombre. «En nous mettant ensemble, nous pouvons commander à des producteurs québécois des quantités plus importantes [d’aliments], et ainsi profiter d’un effet de levier», explique celui qui a été formé à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec et qui y enseigne depuis une décennie.
Il donne en exemple sa collaboration avec la coopérative Nutrinor et ses produits laitiers du Saguenay–Lac-Saint-Jean. «Je ne trouvais pas d’offre adéquate pour certains desserts que nous voulions ajouter au menu, explique-t-il. Aux côtés de partenaires rencontrés grâce à Commun’assiette et qui avaient les mêmes besoins, j’avais plus de poids pour approcher Nutrinor. Nous avons cocréé du blanc-manger, du riz au lait et des desserts protéinés qui sont maintenant sur les menus de nombreuses institutions au Québec.»
Ainsi, un changement à la fois, le menu de l’hôpital Notre-Dame revêt un aspect de plus en plus local. «Nous sommes présentement à 59% d’aliments provenant du Québec», affirme Jean-Marc Riverin, qui vise encore plus.