Cette initiative est celle de deux sœurs, les soeurs Jérôme. Marlène Jérôme a travaillé pendant de longues années comme gestionnaire pour l’industrie forestière. Il y a huit ans, fatiguée de la précarité du milieu, elle quitte son emploi et rejoint sa sœur, la cheffe Adrienne Jérôme, au conseil de bande de leur communauté. Ensemble, elles décident alors de réaliser le rêve de leur mère: rétablir la production de sirop d’érable dans la communauté.
Cette initiative n’est pas anodine. Pour les sœurs Jérôme, le sirop d’érable est une affaire de famille. Toutes petites, avec leur mère, elles prenaient déjà part au Cigonica, le temps des sucres en anishnabe.
«Notre kokom [grand-mère] a fait du sirop toute sa vie. Bien avant l’arrivée des chalumeaux et des chaudières en fer-blanc, elle faisait ça avec des paniers d’écorce et des chevilles de bois dans notre territoire familial», raconte Marlène Jérôme.
«Un jour, notre mère était nostalgique de cette époque. Elle a décidé d’aller trouver notre grand-mère pour qu’elle lui enseigne la confection du sirop. Après ça, elle a commencé à faire les sucres par elle-même», ajoute-t-elle.
La mère d’Adrienne et Marlène distribuait son sirop aux membres de la communauté, mais surtout aux enfants. «C’était sa manière à elle de faire vivre cette tradition et elle a fait ça jusqu’à sa mort», souligne avec Adrienne avec un sourire.
Il y a huit ans, quand Marlène est arrivée au conseil de bande, elle et sa sœur, en partenariat avec des acteurs du milieu éducatif, ont décidé d’institutionnaliser l’initiative de leur mère. Aujourd’hui, c’est Marlène qui, à titre de directrice des services d’éducation, supervise le projet.