Cinq conseils pour démystifier les semis successifs

Vos récoltes ont laissé des espaces vides au potager? Ne permettez surtout pas aux mauvaises herbes d’envahir ces zones dégarnies! Une fois vos premiers légumes racines et légumes feuilles cueillis, vous pouvez très bien semer à nouveau afin de multiplier le rendement de votre jardin. Voici cinq conseils pour un potager qui sera florissant et généreux jusqu’en octobre.

Article présenté par Passion Jardins

L’idée de refaire des semis dans un espace laissé vide après les récoltes de juin et de juillet est une stratégie gagnante, particulièrement dans un lopin aux dimensions restreintes. Pour tout savoir sur ces semis faits sur le tard et répétés durant l’été (communément appelés les «semis successifs»), nous avons consulté deux expertes, l’horticultrice Blanche Nguyen, du Centre jardin Foster, dans les Cantons-de-l’Est, et Isabelle Lacasse, gérante des Serres Laliberté, à Sainte-Claire, dans la région de Bellechasse.

1. Choisir les bonnes variétés

Si vous voulez tenter l’expérience des semis successifs cet été, optez pour des légumes à croissance rapide. Qu’est-ce que cela signifie? «Jusqu’à la fin du mois de juillet, vous pouvez semer des variétés qui seront prêtes à être récoltées en quatre à six semaines, comme les carottes, les radis et plusieurs types de légumes feuilles comme les laitues ou la bette à carde», indique Blanche Nguyen. A contrario, les tomates, les poivrons et les aubergines, pour ne nommer que ceux-ci, requièrent généralement une maturation de plusieurs mois et ne peuvent être semés en pleine terre aussi tardivement à nos latitudes. Autre truc de pro: semez vos laitues durant tout l’été à deux semaines d’intervalle afin d’étaler les récoltes jusqu’au début de l’automne, suggère l’horticultrice basée à Foster, près de Lac-Brome. «Si vous utilisez tout le sachet de semences en même temps, vous n’allez manger que de la salade à tous vos repas sur une courte période!» avertit-elle.

2. Préparer le sol (encore!)

Ce n’est pas parce que vous avez déjà ajouté une dose de compost à votre sol en début de saison que vous n’aurez pas besoin d’amender le sol une seconde fois quand viendra le temps de faire vos semis tardifs. «Tous les nutriments auront déjà été absorbés par les premiers légumes», souligne Isabelle Lacasse. La meilleure méthode: déposer une poignée de compost dans le fond de la fosse de plantation. Selon la spécialiste des Serres Laliberté, nul besoin d’épandre le compost partout pour favoriser la croissance des semis. «C’est du gaspillage d’en mettre sur toute la surface du potager!» précise-t-elle.

3. Maîtriser l’art du compagnonnage

Même dans le cas des semis successifs, ne négligez pas l’art du compagnonnage. Vous gagnerez à tous les coups en plaçant côte à côte des plants qui ne requièrent pas les mêmes nutriments ou qui ne se font pas ombrage, indique Blanche Nguyen. «Par exemple, la laitue ou les haricots peuvent être placés près des concombres. Basilic, chou, carottes, pois et radis sont de bons compagnons, mais puisqu’il y a beaucoup d’exceptions, je recommande de consulter un tableau, facile à trouver sur l’internet.»

4. Planifier judicieusement les rangs

Dans le même ordre d’idées, assurez-vous de ne pas semer des légumes qui ont besoin de soleil trop près de vos plants de tomates. Non seulement ces derniers sont très gourmands en nutriments, mais ils risquent en plus de bloquer les rayons du soleil aux nouveaux semis. «Certaines personnes veulent faire beau, mais ne tiennent pas compte de l’espace dont auront besoin leurs plants pour croître», illustre Isabelle Lacasse. Résultat? Dès le début du mois de juillet, vos courgettes pourraient bien empiéter sur la zone que vous aviez réservée à vos carottes tardives! Pour pallier ce problème, vous pourriez par exemple faire grimper vos plants de courgettes sur un treillis.

5. Bannir les arrosages de fin de soirée

Vous avez toujours arrosé votre potager après le souper, comme le faisait votre grand-mère? Il est peut-être temps de changer vos habitudes pour que vos plants demeurent en santé, estime Isabelle Lacasse. «Arroser en soirée, c’est courir après le trouble! s’exclame-t-elle. En arrosant le matin, vous vous assurez que vos plants ne souffriront pas de la chaleur durant la journée.» Autre avantage des arrosages matinaux: l’humidité aura le temps de s’évaporer avant que le soleil ne se couche, ce qui limite autant les risques de maladies fongiques que la prolifération des insectes ravageurs.

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