Publié le
05 juin 2022
Texte de
Geneviève Daoust
Photos de
Geneviève Daoust
Peu importe ses années d’expérience, les mêmes étapes reviennent chaque année, puisque certaines situations sont presqu’inévitables au fil de la saison. Il n’est pas question ici d’avoir le pouce vert ou non. Il s’agit plutôt de retarder le plus longtemps possible ou de freiner les effets ravageurs à l’aide d’un bon entretien, de quelques trucs et de méthodes écologiques de contrôle.
Connaissance et identification
Vous avez des concombres, des courgettes, des cerises de terre? Attention, la chrysomèle rayée du concombre les adore. Il y a des galeries dans vos feuilles de poireaux, d’ail, d’oignon et de ciboulette? Il s’agit probablement de la teigne du poireau. Nombreux peuvent être les problèmes!
Pour bien repérer, l’observation passe par les détails. Mettez-vous à la hauteur des plants, soulevez les feuilles, dépliez les tiges… Une fois les maladies ou les insectes ravageurs trouvés, il faut maintenant les identifier.
Cette identification permet de réagir adéquatement et rapidement. Le site Internet d’Espace pour la vie possède une section entière sur le sujet, tandis que les jardins du Collectif 21 offre aussi deux fiches de synthèse: l’une sur les maladies, l’autre sur les ravageurs.
Contrôle écologique et prévention
Qui dit contrôle écologique des ravageurs dit souvent contrôle manuel et prévention. Il faut de la patience et une minutieuse inspection. Plus vous trouverez les larves rapidement, moins elles auront le temps de faire des dommages et c’est la même chose pour les maladies.
Pour ma part, c’est la partie du jardinage que je trouve la plus difficile. Mes deux enjeux les plus récurrents sont les œufs et les larves de chrysomèles rayées sous les feuilles des plants de cerises de terre, ainsi que la teigne du poireau dans mon ail.
Quoi faire? Il n’y a pas de solutions miracles. C’est un mélange de contrôle manuel, d’outils de protection comme des clôtures pour les plus gros ravageurs ou des filets flottants pour les insectes, de produits de contrôle écologique, de rotation des cultures, d’entretien et de nettoyage, ainsi que de création d’un potager biodiversifié.
Il faut aussi ajouter que la proximité de certaines cultures peut avoir une influence, car plus une quantité cultivée est élevée, plus elle risque d’être attractive.
Parfois, même le contrôle le plus rigoureux n’est pas suffisant ou est trop demandant. Dans ces situations, les plantes touchées peuvent servir de plants sacrificiels. À titre d’exemple, les pucerons pourraient se concentrer sur les plants de camomille ou de capucines, épargnant le restant de votre jardin. Ces deux plantes peuvent être semées de nouveau au fil de la saison, si nécessaire.
Apprivoiser la biodiversité
Plusieurs petits mammifères et insectes sont des alliés dans la lutte contre les ravageurs. Sachez les reconnaître et accueillez-les.
À mon jardin communautaire, je me suis rendue compte qu’il y avait une certaine crainte ou incompréhension entourant les couleuvres. Quelques personnes les pensaient dangereuses et voulaient s’en débarrasser; il y avait aussi la catégorie des gens qui étaient terrifiés à leur vue. Ne vous en faites pas! Prévoyez un petit espace avec un amas de roches et elles travailleront pour vous et votre jardin. Les crapauds sont aussi de bons prédateurs, tout comme les oiseaux insectivores.
Pour ce qui est des marmottes, je me suis résolue à partager mes récoltes, puisqu’elles se délectent du persil, des laitues, des feuilles de radis, de quelques tomates, des choux, ainsi que des têtes de zinnia et de pois. Une solution peut être de choisir des plantes qui ne les attirent pas.
Partagez l’espace avec la faune et la flore qui vous entourent. Plusieurs moyens sont possibles pour maximiser les récoltes, limiter les maladies et les ravageurs et contribuer du même coup à la biodiversité. Plus cette dernière est présente, plus ce contrôle se fera par lui-même grâce à la nature. Bon jardinage, c’est l’heure d’être aux petits oignons avec son potager!