L'ode aux légumes de Stelio Perombelon - Caribou

L’ode aux légumes de Stelio Perombelon

Publié le

07 juin 2025

Texte de

Virginie Landry

La passion que Stelio Perombelon, chef, auteur et professeur à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), voue à la cuisine légumière ne date pas d’hier. Celui qui a toujours mis en avant les légumes locaux dans les restaurants où il a été chef — Leméac, Les Cons Servent, M.Mme, entre autres institutions — a publié ce printemps le livre Légumes, un ouvrage qu’il «a toujours voulu écrire».
stelio perombelon
La passion que Stelio Perombelon, chef, auteur et professeur à l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ), voue à la cuisine légumière ne date pas d’hier. Celui qui a toujours mis en avant les légumes locaux dans les restaurants où il a été chef — Leméac, Les Cons Servent, M.Mme, entre autres institutions — a publié ce printemps le livre Légumes, un ouvrage qu’il «a toujours voulu écrire».
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Dans ce livre de cuisine magnifiquement illustré, 20 légumes locaux sont proposés sous différentes formes, parfois en toute simplicité, d’autres fois de façon plus élaborée, mais toujours afin de mettre le légume en valeur. Entretien avec celui qui «a juste envie de servir des légumes».

— Qu’a-t-on (encore) à découvrir sur les légumes locaux?

C’est drôle, il y en a qui m’ont dit que ce projet est avant-gardiste! Ça fait 15 ans que je veux faire ce livre parce qu’à mon avis, il y a tant à dire. Bien qu’on se soit approprié les produits locaux dans les dernières années (pour des raisons éthiques, diététiques ou économiques), les légumes ont toujours été traités comme des accompagnements. Je blâme les années 1980 pour ça: à cette époque, on s’est mis à servir, par exemple, un suprême de volaille au complet dans nos assiettes, alors qu’on ne mangeait jamais autant de viande!

J’arrive et je renverse les rôles dans l’assiette: je mets le légume en vedette plutôt que la viande et je pense que, plus que jamais, les gens sont prêts à l’essayer.

— Quel est le niveau de difficulté des recettes? Vous êtes un chef d’expérience: monsieur et madame Tout-le-Monde trouveront-ils leur compte dans ce livre?

C’est pour cette raison que j’ai élaboré le code de difficulté que je présente dans les premières pages du livre. Si une recette a un point, c’est qu’on peut la faire un soir de semaine. Puis, il y a celles qui sont plus compliquées, qu’on se garde comme un petit projet de fin de semaine et celles qu’on réserve aux grandes occasions. C’est vraiment pensé pour l’omnivore qui a envie de diversifier son alimentation et d’ajouter plus de légumes à son menu. Quand on met un livre au monde, la dernière chose qu’on veut, c’est qu’il soit rigide. Il appartient maintenant aux gens, et c’est bien qu’ils se sentent à l’aise de modifier les recettes.

D’ailleurs, je suis content d’avoir fait ce livre à ce stade-ci de ma carrière. Si je l’avais écrit il y a 10 ans, j’aurais surtout mis mes compétences culinaires en vedette ainsi que des recettes de restaurant. Là, je donne des outils à mes lecteurs. C’est décomplexé et réellement pas intimidant. Je me plais à croire que j’ai fait un outil grand public et qui met en lumière des produits humbles, mais de façon super intéressante.

 

— D’où vient votre amour pour les légumes?

Quand on commence en restauration, on a la tâche de préparer les entrées et ça, ça veut dire faire beaucoup de salades. (On ne touche pas à la viande, c’est réservé aux pros!) J’ai pris goût à travailler avec ces aliments colorés offrant mille et une possibilités.

«Lorsque je me suis retrouvé chez Toqué!, Normand Laprise proposait les légumes différemment et avait un engagement à bien nommer les produits. J’ai trouvé ça infiniment plus intéressant que de cuire un saumon ou un jarret d’agneau.»
Stelio Perombelon

— Quel légume a réellement déclenché votre dévouement envers la cuisine légumière?

J’ai toujours eu beaucoup de plaisir avec la tomate — un fruit qu’on consomme comme un légume. J’ai fait beaucoup de pâtisserie dans ma vie et je me suis même souvent permis de la proposer en dessert, transformée en confiture.

— Les Québécois consomment-ils une plus grande variété de légumes qu’avant ou, au contraire, sommes-nous toujours épris des mêmes aliments?

On mange encore beaucoup les mêmes aliments qu’avant parce que c’est facile de les trouver et de les cuisiner. Cependant, je note qu’on s’attarde plus à nos légumes: on reconnaît qu’ils sont meilleurs qu’avant et on est plus motivés à faire de nouvelles recettes. Celles que je propose mettent le légume à l’avant-plan: ce n’est même pas un concept, c’est comme ça que je mange depuis longtemps. Moi, j’y crois.

stelio perombelon

Légumes. Recettes créatives et délicates

Stelio Perombelon, Éditions Cardinal, Montréal, 2025, 248 pages

Pour vous le procurer.

Des recettes du chef pour…

Manger des légumes au déjeuner? L’œuf mollet à la sauce florentine (aux épinards) au lait de coco.

Recevoir une grande tablée? Les champignons bourguignons ou la courge Wellington.

Servir à l’apéritif? L’écrasé de petits pois avec les panisses à la farine de gourganes québécoises.

Cuisiner quand on est pressé? Les asperges tonnato (voir recette).

Découvrir de nouvelles saveurs? Les concombres mojito.

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