Ne vous réjouissez pas trop vite! «J’aimerais bien dire qu’il existe un aliment miracle pour avoir plus d’énergie durant la saison froide, mais il n’y a pas de recette magique, met en garde la nutritionniste Audrey-Ann Brunelle. La clé, c’est plutôt la diversité et la constance, toujours en gardant en tête la notion de l’assiette équilibrée. Je dis tout le temps à mes client: Eat the rainbow! On veut de la diversité et de la couleur dans l’assiette.» Voici donc quelques suggestions de produits bien de chez nous pour se concocter un menu varié aussi réconfortant qu’énergisant.
Orge
Selon le Guide alimentaire canadien, les grains entiers devraient représenter environ le quart de l’assiette. Pourquoi les privilégier? «Leur teneur élevée en glucides complexes et en fibres aide à stabiliser le niveau d’énergie, contrairement aux glucides simples, comme le sucre blanc, qui donnent un boost plutôt éphémère», vulgarise Audrey-Ann Brunelle. L’orge est particulièrement intéressante d’un point de vue nutritionnel, continue-t-elle, vantant par ailleurs les mérites de l’avoine, du blé et du sarrasin, toutes des céréales cultivées au Québec et facilement accessibles en épicerie (surveillez toutefois la provenance sur le sac). «On peut entre autres ajouter de l’orge à une soupe pour la rendre plus rassasiante ou même l’utiliser pour remplacer le riz en guise d’accompagnement», ajoute la nutritionniste.
Huile de caméline
Certains lipides sont incontournables au maintien d’une bonne santé cardiovasculaire, en plus de donner de l’énergie, révèle Audrey-Ann Brunelle. C’est notamment le cas de plusieurs huiles végétales, riches en acides gras insaturés — les fameux «bons gras». Parmi toutes les options d’huiles locales sur le marché, la nutritionniste avoue son coup de cœur pour les arômes herbacés évoquant l’asperge et les flaveurs de noisette et de sésame de l’huile de caméline, un produit 100% local, qu’on peut apprêter autant en vinaigrette qu’en mayonnaise maison. En prime, elle tolère mieux la chaleur qu’une autre grande favorite, l’huile de canola. Ainsi, son point de fumée s’élèverait à 475 °F, d’après le producteur montérégien Signé Caméline, dont les produits sont distribués dans certaines épiceries et magasins d’alimentation naturelle, ce qui en fait une matière grasse de choix pour les grillades, voire la friture.
Haricots noirs
Le Québec produit près de 4000 tonnes de légumineuses par année, principalement les haricots blancs, rouges et noirs. Délicieuse dans un chili végétarien, cette dernière variété permet aussi de cuisiner des brownies succulents remplis de fibres. «Les légumineuses sont un bel hybride entre glucides, fibres et protéines végétales, résume Audrey-Ann Brunelle. Pour ne pas “se casser le bicycle”, on peut simplement les ajouter dans une soupe, mais ils sont super polyvalents et peuvent servir à concocter une multitude de plats, des salades aux desserts.»
Pommes
On ne remportera pas ici la palme de l’aliment le plus original, mais les pommes, avec leur profil antioxydant, demeurent une excellente option à l’heure de la collation. «Certes, il y a aussi des glucides simples dans les fruits, mais on y trouve aussi des fibres, des vitamines et des minéraux, tous des nutriments qu’on ne trouve pas dans le sucre raffiné», énumère Audrey-Ann Brunelle. Puisque la saison vient tout juste de s’achever, on trouve encore au marché plusieurs variétés nouvelles de plus en plus cultivées dans les vergers d’ici — passionata, ambrosia, rosinette, primgold — qu’on gagne à découvrir nature ou encore accompagnées d’un beurre de noix (québécoises).
Œufs
Peu coûteux, accessibles et faciles à apprêter de mille et une façons, les œufs figurent eux aussi parmi les aliments locaux les plus polyvalents qui soient, estime Audrey-Ann Brunelle. «On peut en faire des crêpes, une omelette, une frittata ou les ajouter dans un riz frit», énumère-t-elle. Bon à savoir: même si les œufs sont riches en protéines, en vitamines A, B12, D, E, de même qu’en zinc, il faut en compter au moins deux par repas. «S’il s’agit de la seule source de protéine, un coco, ce n’est pas assez», souligne la nutritionniste.