Domaine Arvi: lancer un vignoble à deux - Caribou

Domaine Arvi: lancer un vignoble à deux

Publié le

24 février 2024

Texte de

Jessica Dostie

Photos de

Jean-Nicolas Dauwe

Julien Masia est chef cuisinier et propriétaire du réputé restaurant Arvi, à Québec. Ariel Pinsonneault est pâtissière de métier et, plus récemment, diplômée en production horticole. Ensemble, le couple s’est enraciné dans la campagne de Saint-Charles-de-Bellechasse, où son projet de vignoble familial commence à prendre forme, une cuvée bio à la fois.
Julien Masia est chef cuisinier et propriétaire du réputé restaurant Arvi, à Québec. Ariel Pinsonneault est pâtissière de métier et, plus récemment, diplômée en production horticole. Ensemble, le couple s’est enraciné dans la campagne de Saint-Charles-de-Bellechasse, où son projet de vignoble familial commence à prendre forme, une cuvée bio à la fois.
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Quand il a acquis le Domaine Bel-Chas en 2021, officiellement rebaptisé Domaine Arvi, le couple a concrétisé un rêve: celui de réaliser un projet commun qui laisserait «une trace». «On l’a fait d’abord parce qu’on avait envie de travailler ensemble, mais aussi, car on avait cette idée de léguer quelque chose à nos enfants et de leur offrir un milieu de vie proche de la nature», résume M. Masia.

Ils se sont rencontrés il y a une quinzaine d’années au restaurant où ils étaient tous les deux à l’emploi. Après avoir passé de belles années dans le quartier Saint-Roch, à Québec, puis à Sainte-Pétronille, sur l’île d’Orléans, Mme Pinsonneault, M. Masia et leurs deux enfants ont emménagé, en 2022, dans la maison ancestrale datant de 1765 qui jouxte le vignoble. Leur terre du rang de l’Hêtrière s’étale sur environ 12 hectares, dont quatre sont occupés par des cépages de type hybride bien adaptés au climat de la région et entretenus selon les principes de l’agriculture biologique. Ils espèrent par ailleurs recevoir leur certification biologique à temps pour les prochaines vendanges. Ce n’est pas tout: en plus des quelque 10 000 plants de vigne, ils y font pousser toute une variété d’arbres fruitiers et des fleurs, sans oublier quelques légumes et des herbes. Tout un changement pour la petite famille!

Trouver l’équilibre

«On savait exactement dans quoi on s’embarquait, raconte M. Masia. Mais ça prenait le bon projet. J’aurais dit non à une ferme laitière!»

Sa conjointe lui a alors proposé d’embrasser le métier de vigneron. Après sa formation en horticulture et son passage à la Seigneurie de Liret, l’ancienne propriétaire de Loukoum Cupcake a eu la piqûre. «Travailler dans un vignoble m’a donné le goût d’être dehors, explique-t-elle. Et puis, c’était un peu mon rêve d’enfant que d’habiter sur une ferme.» En plus de leurs chiens, ils possèdent des chevaux, des ruches et quelques poules qui picorent en liberté entre les vignes.

«C’est une belle aventure. On est deux hyperactifs et, ici, on en a pour notre argent: chaque jour, chaque saison, c’est différent! On ne peut pas s’ennuyer. Ça colle parfaitement à ce qu’on est!»
Julien Masia

Si chacun a ses responsabilités — et des personnalités qui se complètent, disent-ils —, le couple fait tout ensemble. «On est multitâches, décrit M. Masia. Ma conjointe s’occupe un peu plus du champ et, moi, de la paperasse. Mais tout le travail sur les vins se fait à deux.»

Et ce, avec des discussions passionnées qui s’étirent de temps en temps au-delà du 9 à 5! «C’est devenu un défi de ne pas tout le temps être en train de parler de vin, témoigne la mère de famille, au point où les enfants nous demandent parfois de changer de sujet.»

Et la relève, justement? «On ne s’est jamais dit qu’il fallait absolument que les enfants reprennent le domaine, tempère M. Masia. Ça va de soi que le rêve de tout vigneron, c’est qu’il y ait une relève familiale. Mais, à la base, on le fait pour nous.» Après tout, leurs enfants, âgés de 10 et 13 ans, ont le temps d’y penser.

En attendant, l’action ne manque pas au Domaine Arvi. Fort de ses premières cuvées, dont la plupart en monocépage, le couple s’apprête à lancer sa boutique en ligne et se prépare déjà à l’été 2024. Au programme dès la fin du mois de juin: la réouverture de la terrasse, des événements spéciaux et des visites guidées.

Un accord mets-vins pour la Saint-Valentin

Chez les Pinsonneault-Masia, la Saint-Valentin est quasi obligatoirement arrosée de bulles. « On aime les bulles ! » s’exclame Mme Pinsonneault. « Et il y aura aussi des huîtres, parce qu’Ariel adore ça », renchérit son conjoint. « Ça va sûrement ressembler à ça, mais jamais le 14 février, car Julien travaille toujours ce soir-là. »

Trois bonnes bouteilles

Un mousseux 100% québécois élaboré dans la plus pure tradition champenoise à partir de pinot meunier, de pinot noir et de chardonnay.

Favori du couple, ce vin nature aromatique issu de spergola, un cépage blanc cultivé en Émilie-Romagne, est toutefois difficile à trouver (en importation privée).

La première (mais assurément pas la dernière!) cuvée effervescente qu’ils signent, un vin pétillant agrémenté d’une touche de pommette.

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