Jamais dans la province on n’aura autant parlé de ce mystérieux champignon que ces dernières années.
Chez Truffes Québec, entreprise qui conseille et encadre les aspirants truffiers dans leur démarrage, on estime qu’il y a entre 30 et 40 truffières comptant des milliers d’arbres déjà installés au Québec. Une quinzaine s’ajouteront cette année, et le même nombre l’an prochain.
La compagnie déborde de projets pour les deux prochaines années et l’agenda de sa présidente, Maude Lemire-Comeau, commence déjà à se remplir pour 2024 et même 2025. Or, les premières truffes ne pourront être récoltées et consommées que dans sept à dix ans, le temps qu’arbres et champignons atteignent leur maturité.
«Comme c’est une culture qui demande de la patience, les gens se disent: c’est le temps ou jamais d’embarquer!» raconte celle qui a été la première à lancer sa propre exploitation, Les rabassaires, sur la terre familiale à Saint-Léonard-d’Aston, dans le Centre-du-Québec, en 2020.
Selon elle, il existe plusieurs raisons pour lesquelles tant de gens (producteurs agricoles, propriétaires terriens ou gentlemen farmers) sont prêts à investir des milliers de dollars dans ce secteur qui n’existait pas encore il y a quelques années à peine.
«Il y a d’abord une curiosité, du fait que beaucoup de gens ne savaient pas que la culture de la truffe est possible ici. En ce moment, les projets innovants qui valorisent le terroir ont le vent dans les voiles, puis les Québécois sont de plus en plus foodies et s’intéressent davantage à la nourriture, à sa qualité et à sa provenance. Consommer une truffe qui vient d’un producteur local qu’on peut rencontrer en personne, au lieu d’une truffe qui a fait des milliers de kilomètres par avion, c’est très intéressant.»