Loin des conserves de sœur Berthe
Aujourd’hui, on est loin des traditionnelles rondelles de carottes, des cornichons à l’aneth et de toutes ces conserves trop vinaigrées qui prennent la poussière dans nos armoires, faute d’être utilisées. Comme d’autres, Catherine Lépine Lafrance pense qu’on peut complètement réinventer la conserve artisanale pour le plus grand plaisir des papilles.
«La conserve, c’est riche en potentiel. Il y a vraiment de la place pour réinventer les saveurs, pour accéder à d’autres registres de goût que le vinaigré. J’ai moi-même beaucoup travaillé, à l’époque de Dinette Nationale, avec les accords sucrés-salés, qui nous permettent de relancer notre créativité en tant qu’artisans. Je pense, par exemple, à une confiture aux aubergines et aux prunes, ou encore à une confiture aux courges et aux prunes.» On peut aussi réinventer les marinades en faisant des pickles avec des boutons de fleurs ou des tiges de plantes comme l’angélique, et utiliser leur jus pour mariner la viande ou le poisson, ou pour faire des vinaigrettes.
Car l’idée derrière le fait d’avoir accès à un tel garde-manger local, c’est aussi d’apprendre à ajouter les cannages à nos préparations, un peu comme on le ferait avec les conserves industrielles. On en adoptera certains pour nos soupers de semaine, alors qu’on en réservera d’autres pour les plus grandes occasions.
Au fond, toutes les raisons sont bonnes pour consommer des conserves locales: elles nous permettent d’appuyer les entreprises d’ici en dehors de la haute saison, de maximiser le potentiel des produits locaux, d’augmenter notre autonomie alimentaire et la qualité de notre alimentation, de réduire notre empreinte écologique, tout en découvrant de nouveaux accords et de nouvelles saveurs. «Pour moi, c’est une réelle solution de rechange [aux conserves de marque américaine] qui est nourrissante à la fois sur le plan nutritionnel et sur le plan éthique.»