La ruée vers l’eau - Caribou

La ruée vers l’eau

Publié le

21 novembre 2019

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Une curieuse course aux gisements d’eau de source minérale a déjà eu lieu dans les basses terres du Saint-Laurent; un terrain de jeu exceptionnellement riche en minéraux, qui était, rappelons-le, il y a plus de 10 000 ans, nul autre que le lit des mers postglaciaires de Goldwaith et De Champlain.

Texte d’Alex Cruz et Cyril Gonzales, d’École-B
Illustrations de Matthieu Goyer

Certaines sources découvertes lors de cette ruée commerciale du 19e siècle se manifestent encore aujourd’hui. Pensons ici aux sources du village de Saint-Justin, ou encore à celle de Saint-François-du-Lac reconnue sous le nom «Abénakis». Mais qu’en est-il de ces gisements, qui, autrefois populaires, semblent aujourd’hui s’être taris?

En creusant un peu, on découvre que certains gisements ont jadis connu une renommée mystique. Du moins, cette affirmation colle bien à l’engouement qu’ont suscité les sources d’eau minérale de Saint-Léon, près de Louiseville en Mauricie. 

Passant sans contrainte d’antidote à la fièvre typhoïde à boisson digestive première de classe, on comprend que le phénomène commercial de la Saint-Léon ratissait un public large. Cette popularité finira même par dépasser nos frontières, car si l’on pouvait trouver de la Saint-Léon en bouteille à Québec et à Montréal, on pouvait également en dénicher à Toronto, à Paris ainsi qu’à Londres. Ajoutons à ce portrait ambitieux, que, pendant de nombreuses années, tout près des lieux de ces sources, se trouvait une usine d'embouteillage et une station thermale accolée d’un prestigieux hôtel de 154 chambres. Cet établissement hôtelier, le St-Leon Springs Hôtel, en proie au vent, s'effondra en 1906. 

Cette dernière image illustre bien que tout ce qui monte finit un jour par redescendre. Un malheur n’arrivant jamais seul, c’est à partir du début des années 1900, qu’au profit des stations balnéaires et de la montée des boissons gazeuses, que la vogue des eaux minérales chuta. Pour sa part, entre quelques initiatives et transferts de titre, le mythe commercial des sources de Saint-Léon finira par s’éteindre en 1965 lorsqu’un incendie ravagea l’usine d’embouteillage pour de bon. 

Ce joyau minéral ressurgira-t-il un jour? L’histoire est à suivre…    

À propos du Carnet d’École-B

École-B partage des faits saillants et insolites d’une culture culinaire riche et diversifiée, située au bout de l’Amérique, qui, mis à part ses quelques clichés beurrés épais, est, dans son essence, méconnue de la plupart de ses gens. Ce qui est cependant connu, c’est que la culture c’est comme de la confiture, et moins t’en as, plus tu l’étends.

C’est donc dans cet état d’esprit, qu’a été créé le Carnet d’École-B, dirigé par Alex Cruz et Cyril Gonzales, et illustré par Matthieu Goyer.

Chaque semaine, avec une petite touche d’irrévérence, mais avec une énorme dose d’enthousiasme, l’équipe d’École-B publiera des capsules sur la culture culinaire québécoise qui, d’ores et déjà, on vous l’affirme, briseront certaines idées reçues, jetteront quelques pavés dans la mare, et ouvriront, on l’espère, de nouveaux horizons.

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