Isabelle Deschamps-Plante: une vraie de vraie gentille - Caribou

Isabelle Deschamps-Plante: une vraie de vraie gentille

Publié le

01 juin 2023

Texte de

Virginie Landry

En avril 2023, Ricardo Larrivée annonce qu’il quitte sa populaire émission éponyme à Radio-Canada, celle qu’il anime depuis 21 ans. C’est Isabelle Deschamps-Plante, sa fidèle collaboratrice des dernières années, qui prendra sa relève. Avec son impressionnant CV (24 années d’expérience en cuisine, cheffe exécutive des Café Ricardo, responsable du développement des recettes du magazine Ricardo, juge à l’émission Les Chefs!) elle s’avère en effet le choix logique et intelligent pour succéder au gourou des «meilleures» recettes du Québec.
En avril 2023, Ricardo Larrivée annonce qu’il quitte sa populaire émission éponyme à Radio-Canada, celle qu’il anime depuis 21 ans. C’est Isabelle Deschamps-Plante, sa fidèle collaboratrice des dernières années, qui prendra sa relève. Avec son impressionnant CV (24 années d’expérience en cuisine, cheffe exécutive des Café Ricardo, responsable du développement des recettes du magazine Ricardo, juge à l’émission Les Chefs!) elle s’avère en effet le choix logique et intelligent pour succéder au gourou des «meilleures» recettes du Québec.
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D’emblée, Isabelle Deschamps-Plante ne considère pas qu’elle remplace Ricardo. Elle préfère dire qu’elle «prend sa plage horaire» puisque selon elle, il est impossible de le remplacer, autant à la télévision que dans le cœur et les cuisines des gens.

«Je me suis inscrite à un atelier de cueillette sauvage ce printemps, raconte-t-elle. Les gens m’ont surnommée toutes sortes de choses, comme “la relève” ou “ricardette”. Je leur ai bien dit que non, je ne suis rien de ça. Je suis Isa.»

Isabelle, c’est une fille native de l’île d’Orléans qui cultive sa curiosité gourmande depuis la tendre enfance. «Quand j’étais petite, j’allais faire l’épicerie avec ma mère et lorsque je voyais un aliment que je ne connaissais pas, elle me l’achetait. C’est comme ça que j’ai découvert la mangue et la carambole, pour ne nommer que ceux-là».

Réellement passionnée par la cuisine, elle fait ses études en technique de gestion des services alimentaires et de restauration à Québec, puis est rapidement embauchée au restaurant 47e Parallèle (maintenant le Quarante 7). Elle y sera d’abord cuisinière puis cheffe pâtissière.

En plus de la gastronomie, un autre domaine l’allume: l’éducation. De jour, elle étudie au baccalauréat en enseignement préscolaire et primaire à l’Université Laval et le soir, on la retrouve derrière les fourneaux au resto. «J’ai ce côté pédagogue en moi, j’aime vulgariser la cuisine», explique celle qui, maintenant, aura un très large auditoire à qui transmettre ses connaissances.

«Je n’ai jamais aspiré à faire de la télé»

Le public fait connaissance avec Isabelle Deschamps-Plante en 2013, lorsqu’elle participe à l’émission Les Chefs!. Même si elle n’obtient que la deuxième position, on découvre alors une femme aux nombreux talents en cuisine, hyper charismatique, vraisemblablement très gentille, et avec beaucoup, beaucoup de potentiel. Elle revient à l’émission l’année suivante pour une saison spéciale, «La revanche», où elle repart encore bonne deuxième. Isabelle était loin de se douter que c’était là le début de sa carrière au petit écran.

«Faire de la télé, c’est un tout autre métier que celui de cuisinière, admet Isabelle, qui n’avait alors aucune expérience là-dedans. En plus, il faut apprendre à gérer son temps pour réaliser une recette! Ça l’air si facile quand c’est Ricardo qui le fait, mais en vrai, c’est autre chose!»

Après ses passages remarqués aux Chefs, elle accepte de devenir collaboratrice à l’émission L’épicerie. «C’est à ce moment que j’ai réalisé que j’aimais quand même ça faire de la télé», se remémore-t-elle. Afin de perfectionner ses apparitions, elle travaille avec un coach toutes les semaines. Son souhait? «Que les gens, quand ils me voient à la télé, voient la vraie moi.»

Elle poursuit: «On me dit souvent que j’ai le bonheur facile et que j’ai un bon esprit d’équipe. Je serai heureuse si je suis capable de transmettre ma bonne humeur à l’écran».

L’ère Ricardo

Comme bien des Québécois, Isabelle est fan de Ricardo depuis le tout début de sa carrière. «Ma mère et moi, on écoutait Ricardo alors qu’il était chroniqueur à l’émission Les saisons de Clodine quand j’étais jeune. On le mettait sur pause, le temps de suivre les étapes de sa recette», raconte-t-elle, un brin nostalgique. C’était donc un peu surréel pour elle d’être invitée à collaborer à son émission en 2016.

«Je me souviens encore de ma première recette cuisinée avec Ricardo, c’était un gâteau aux carottes. Je pensais que j’allais perdre connaissance!» Ce souvenir la fait encore bien rire.

Même si faire de la télévision était un grand défi pour elle, reste que l’ouverture des Café Ricardo l’était encore plus. La cheffe, qui a déménagé de Québec jusqu’à Montréal pour accepter ce poste, a dû comprendre ce que recherche Ricardo et associer ça à sa cuisine. Il m’avait dit: “Tu vas finir par savoir exactement quand je vais prendre une bouchée de ta recette et que je vais aimer ça”».

Et oui, elle a fini non seulement par comprendre Ricardo, mais aussi par maîtriser son style, à dynamiser sa vision ainsi qu’à proposer sa touche personnelle tout en incarnant celle de son mentor.

«Ricardo cherche des plats savoureux, simples, accessibles et qui font découvrir de nouveaux aliments ou de nouvelles façons de les apprêter», est-elle maintenant capable de résumer facilement.

J’aimerais qu’un jour, les gens disent “j’ai cuisiné du Isa”, comme ils disent qu’ils ont cuisiné du Ricardo.
Isabelle Deschamps-Plante

Le début d’un temps nouveau

L’automne d’Isabelle s’annonce bien rempli: son émission, La cuisine d’Isabelle et Ricardo, lui permettra de cuisiner au rythme des saisons et de partager sa vision ultra rafraîchissante du locavorisme, concepts qu’elle prône depuis toujours.

«C’est non seulement vraiment important pour moi de mettre les ingrédients locaux à l’honneur, assure-t-elle, mais je considère aussi c’est que c’est mon rôle. J’ai une plateforme incroyable pour le faire et je vais m’en servir.»

Qui sait, grâce à elle, peut-être que les Québécois réussiront finalement à troquer leur vanille pour du mélilot ou le citron pour l’argousier, tout en ajoutant plus de baies nordiques, de produits du Saint-Laurent et de fleurs comestibles à leurs assiettes?

«Je mentirais si je disais que je ne suis pas nerveuse. Je suis assurément fébrile. Par contre, je n’ai pas l’impression d’être un imposteur. Je suis une cheffe qui fait de la télé, pas juste une animatrice d’une émission de cuisine.»

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