«Un modèle porteur d’espoir»
Bien que ça fasse longtemps qu’elle rêve d’une communauté qui s’impliquerait avec elle dans sa mission de «prendre soin» (les uns des autres, de la communauté, de la terre), la transition vers le modèle coop n’a pas été simple. «Beaucoup de gens dans mon entourage ont essayé de me dissuader en me disant que j’allais perdre le contrôle, et l’entreprise que j’ai bâtie», dit Véronique, qui prévoit aller plus loin et transformer la terre (et les bâtiments) en fiducie pour conserver son rôle agroécologique à perpétuité.
Malgré qu’elle n’a pour l’instant que très peu d’aide du gouvernement, étant même disqualifiée de plusieurs programmes de soutien à l’agriculture à cause de son changement de modèle, elle souhaite défricher ce terrain porteur d’avenir. «On est un peu comme des cobayes. Quand t’es dans la marge, le chemin n’est pas tracé. On va s’aventurer dans le chemin, identifier tous les obstacles et démontrer tout le potentiel de ce modèle en espérant que ça va faire changer les règles et le financement.»
La prochaine étape pour la nouvelle coopérative? Lever des fonds pour pouvoir racheter la Ferme aux petits oignons à sa propriétaire, Véronique, afin qu’elle devienne la «propriété» de la coop. De mars à mai, la ferme sera donc en période de recrutement auprès de la communauté. Toutes les personnes qui le désirent pourront investir 1000$ et devenir membres de soutien de la coop. Ce montant sera doublé par le fonds Ampli, qui vise à stimuler l’investissement participatif.
Pour Véronique Bouchard, dont l’objectif est d’amasser 100 000$, il s’agit d’un placement à rendement social et solidaire. «Comme on est un organisme à but non lucratif, on ne peut pas verser de ristournes aux membres. Mais on va comptabiliser ce que les gens auraient eu comme ristourne et on va décider collectivement comment on va utiliser cet argent-là dans notre communauté: fournir des ateliers dans les CPE, donner des légumes à des nouveaux arrivants, etc.»
Aujourd’hui, la coopérative compte 12 membres travailleurs et 9 membres de soutien. Mais la directrice générale rêve qu’à terme ce soit toute une communauté qui s’implique avec eux dans leur mission de «prendre soin les uns des autres, de la communauté et de la terre».
Pour plus de détails sur la campagne de recrutement, c’est ICI.