— C’est quoi l’omnivorisme responsable?
Dominic: C’est profiter de ce que les bêtes et les végétaux ont à offrir, à petite échelle, sur son terrain. Les véganes mangent plein d’affaires enrichies, alors que nous, on prône des aliments bruts. Il faut vraiment regarder la trace profonde des aliments qu’on consomme: qui sont les humains qui les produisent, le bien-être animal, son impact sur l’environnement…
Quand j’entends Jean-François dire qu’il est préférable de manger des pois chiches qui ont été cultivés on ne sait trop où, par on ne sait trop qui, dans quelles conditions qu’on ignore, plutôt que mon chevreau élevé sur ma terre, c’est très frustrant.
— Quoi penser de l’idée de réduire, ou même d’arrêter totalement, sa consommation de viande?
Dominic: Tout d’abord, je préfère parler de protéine animale, qui est plus vaste que de parler de viande. Sinon, on pense juste à du steak, mais en parlant de protéine animale, ça inclut les œufs, le lait, le fromage, entre autres produits. La protéine animale est «complète» parce qu’elle contient tous les acides aminés, dans les bonnes proportions, essentielles au bon fonctionnement du corps humain. Et contrairement à la majorité de ces aliments à base de plante (pensez lait d’avoine, faux-œufs et burger de plante) qu’on nous propose, elle fait partie du groupe select des aliments frais, non transformés et non enrichis qui devraient constituer l’essentiel de notre alimentation. En ce sens, je me demande donc pourquoi on devrait s’en passer?
— Quelle est la motivation première de faire une transition vers un régime végane?
Jean-François: C’est vraiment la question de la souffrance animale. Tu ne veux pas que les animaux souffrent pour te nourrir. Devenir végane, c’est facile. C’est une série de petits choix quotidiens qui deviennent vite de bonnes habitudes. Les aspects nutritionnels, santé et écologiques ne sont que des bonus. D’ailleurs, il est fort possible de mener plusieurs combats à la fois, c’est-à-dire d’être végane, éthique, zéro déchet, etc.
— On a beaucoup parlé de biodiversité en 2022, avec la COP15 qui se tenait à Montréal en décembre dernier. Où se place votre idéologie alimentaire dans ce discours environnemental?
Dominic: La défense de la biodiversité, c’est réellement central dans ma prise de position. Je crois que c’est en diversifiant notre agriculture qu’on va créer des habitats naturels en santé et ainsi stimuler les écosystèmes. Il faut occuper le territoire!
Jean-François: La production animale contribue directement à l’extinction de certaines espèces, à la déforestation ainsi qu’à la création de zones mortes dans les océans. Transitionner vers un monde végane nous permettrait d’utiliser toutes les terres utilisées pour la production de protéines animales d’une autre façon. Je ne suis pas expert, mais à mon avis, on pourrait laisser certaines de ces terres revenir à l’état sauvage, alors que d’autres seraient utilisées pour des cultures utiles comme les légumineuses, le blé et les légumes.