Je suis plutôt de nature pessimiste. Le verre n’est pas à moitié plein. Ni à moitié vide, d’ailleurs. Il a plutôt tendance à être cassé et réduit en mille miettes.
Quand les filles de Caribou m’ont demandé d’écrire sur ce qu’on pouvait encore célébrer dans ce monde où tout va mal, je me suis dit qu’elles avaient vraiment choisi la pire personne pour insuffler un peu de joie dans ce numéro. En fait, je ne sais même pas si on a le droit de célébrer dans un contexte si sombre.
Elles savent pourtant très bien que mon cerveau voit souvent tout en noir. Il y a quelques années, j’ai eu le privilège d’agir comme rédacteur en chef invité de ce magazine, dans le cadre d’un numéro sur le futur. Voici les sujets que j’avais proposés lors du premier brainstorm: changements climatiques, perte de la biodiversité, pollution de notre eau, de notre air et de nos sols, surpopulation humaine, guerres, famines… L’équipe avait dû me ramener un peu pour ne pas déclencher de crises de panique chez les lecteurs de la revue.
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